lundi 13 avril 2009

Adios







Décollage au dessus de Buenos Aires, le survole de la mégapole n'en finit plus. Virage nostalgique au delà de nos derniers souvenirs en Amérique Latine. Le circuit orthogonal dense cède la place aux immenses plaines agricoles, traversées des longues lignes infinies que dessinent les routes.  Par le hublot de ma mémoire, ce sont nos sept mois d'aventures qui défilent. L'avion survole bientôt les Andes, voyage à rebours sur nos traces effacées. L'air pur laisse voir le paysage lunaire sous nos pieds, puis les neiges éternelles des glaciers lancent leurs derniers scintillements. Santiago, où il nous semble être passé il y a si peu. Le temps du voyage est long, car on accumule beaucoup d'expériences, loin de la routine. Mais ce voyage de retour condense tout en un fragment de présent. Magie de l'avion et de la vitesse.

Le soleil couchant illumine la crête de la cordillère, qui nous a conduit du nord au sud. Le Pacifique tire sa couverture d'étoiles et disparaît derrière la terre.

Dernière révérence avant de tourner la page pour un autre hémisphère.

FIN

samedi 11 avril 2009

Dernier tango a Buenos Aires



Dessine moi un tango...




Les bals de tango populaire se dansent dans des clubs, les milongas. Premiers pas.


De grands escaliers nous mènent dans une haute salle baroque. Des colonnes encerclent la piste de danse couverte de couples enlacés. La voilà la Confiteria Ideal, la reine des milongas! Nous prenons place à l'une des tables qui entourent le cœur illuminé, un peu à l'écart avec les autres spectateurs, certains en touristes, comme nous.

Je me rappelle de cette danse comme un exercice technique compliqué sans grande sensualité Ce souvenir ne tarde pas à me quitter. Plus je regarde les danseurs et plus leurs mouvements subtils me racontent une histoire. Il faut « rentrer » dans le tango pour l'apprécier. Ce sont les couples de seniors qui, les premiers, me font comprendre leur dialogue amoureux. Chez eux, pas de pirouette. Juste un vol léger d'avant en arrière, chaloupant tête contre tête et main dans la main. Il émane de leur étreinte une jeunesse et une passion comme renaissante à chacun de leur pas. Le tango est une poésie discrète qui se lit lentement, d'un couple à l'autre, à mesure que le bal tourne sur lui-même. La musique s'arrête, figeant les duos sur un pas final, suspendus. Entre chaque morceaux, chacun se redresse et se trouve tout intimidé, arraché à cette conversation intime livrée avec l'autre. Les paroles qu'ils échangent semblent bien plates en comparaison. Quelques notes de piano, l'accordéon entame sa narration, et les inséparables chavirent. Les femmes tracent de leurs aiguilles interminables des figures emmêlées sur le plancher, autour du pas dictateur de leur cavalier. La stature du mâle, vêtu de sombre, évolue sans heurt, déterminant une trajectoire imaginaire entre les vides que laissent derrière eux les autres paires. Suspendue à ce corps guidant, celui de la femme en prend le contrepoint. Dans des robes légères, de voiles et de dentelles, laissant voir la chair et la fragilité des hanches, elle improvise une parade de ses jambes révoltées. Glissant, pivotant, tapant, à chaque fois elle s'en revient à lui, qui se détourne sans s'émouvoir et lui lance un nouveau défi. Les meilleurs duos s'ébattent en de virtuoses combinaisons, comme des phrases de jazz sur une base rythmique en constante évolution.

Ainsi nous avons vu, au milieu du cercle que formaient les touristes de San Telmo sur la place du marché, un couple s'emporter dans des figures presque acrobatiques. Se voyait toujours dans leur étreinte ce profond dialogue secret, les yeux mi-clos, regard rivé sur le corps, l'esprit comme perdu sur l'air endiablé de la musique lointaine. 

Autre soir, autre ambiance à la Catedral. Singulière milonga logée dans un bâtiment industriel sommairement réaffecté en salle de bal. Dans une immense nef aux airs de squat décorée d'œuvres abstraites,  un immense comptoir sert des assiettes végétariennes et des bouteilles de vin. Les tables forment un U face à la piste que referme une scène encombrée. Un cours gratuit pour débutants se termine pour laisser place aux danseurs. Après quelques tours, un groupe s'installe; violoncelle, guitares, piano, accordéon, caisse en bois et chanteur. Celui-ci déclame de vieux standards de ténor de cabaret, comme un Carlos Gardel retrouvé. Les magnifiques couples de la jeunesse branchée tournoient dans un tango libéré, souriant. Nous savourons ce moment de pure beauté jusqu'à la fin, séduit par la teinte artistique que donne à la tradition cet éclectique endroit.






C'est avec un tout autre tango que nous clôturons notre intronisation dans ce monde de la séduction codifiée. Le dimanche soir, se tient une milonga dans une rotonde XIX ème siècle, au milieu du parc Belgrano. On y trouve quelques amateurs du quartier et leurs invités qui se donnent rendez-vous pour un bal informel dans l'air tiède du soir. Sous la coupole du grand kiosque illuminé, raisonnent les accents nasillards de morceaux classiques, nous projetant à la belle époque quand la ville était insouciante. Nous discutons avec une émigrée belge, qui vient danser là depuis deux ans. Elle nous avoue que c'est un piège, qu'on ne peut plus s'arrêter. Nous aussi ne pourrions plus nous arrêter de regarder les merveilles de sensualité qui se dégagent des danseurs fusionnés, en chute libre vers la grâce.






vendredi 10 avril 2009

Réserve écologique costanera sur



La costanera est une étonnante promenade très chic, style XIX ième siècle: pergolas, imposants emmarchements, parapet de pierre massive éclairé par des lampadaires rococo et alignement de platanes centenaires. De nombreux stands de grillades animent la promenade trop linéaire, ennuyeuse. Cependant, la situation en balcon devant une étendue marécageuse est unique et inattendue. Une large couche touffue de roseaux et de pampa recouvre ce qui a du être une lagune refermée par un cordon dunaire. C’est la réserve écologique, vaste zone naturelle entre friche et éden, préservée pour les animaux sauvages, les joggeurs, les cyclistes…Nous parcourons les huit kilomètres de sentiers à travers des marais, avec en toile de fond les buildings ou les cheminées des industries. Nous parvenons aux rives du Rio de la Plata. De grands navires passent devant les plages ou se prélassent les promeneurs. Nous nous sentons alors loin de la ville, alors que de toutes parts, se découpent les silhouettes industrielles et les terminaux a containers. Les pêcheurs, sur la jetée de l’entrée du port, jouissent pleinement de cette quiétude impensable, a seulement quelques foulées des grands boulevards. C’est un refuge pour la nature et pour les âmes malmenées des habitants de la grande ville.






jeudi 9 avril 2009

Puerto Madero






L’ancien port de commerce avait été conçu comme un grand canal, composé de quatre bassins séparés par des ponts tournants. Construit a la fin du XIX siècle, en plein boom industriel, il a très vite été engorgé et un autre port l'a remplacé.

Aujourd’hui, il représente la dernière opportunité pour la ville de se renouveler en plein centre. Le secteur est un vaste chantier de réhabilitation qui surfe sur la vague actuelle de reconquête des ports: les quais de la Tamise a Londres, le bassin de la Villette a Paris. Se bousculent également des images de Rotterdam, Oslo, et puis les docks de la Joliette a Marseille.

Ici, les façades des docks en brique ont été conservées et magnifiquement retapées. Commerces en rez de chaussée, et grandes terrasses de restaurants investissent les vieux pavé. Présence de  la fonte massive des bites d’amarrage et garde corps. Même les grandes grues sur rails ont été conservées. Rafraîchies de couleurs primaires, elles sont porteuses d’un imaginaire poétique inattendu et témoignent de l’activité portuaire passée. Deux navires à gréement se dressent le long des quais. Sur l’autre rive, en face des chaleureuses façades en brique, une longue barre de verre fait face. 

On se promène ainsi sur les quais, à admirer les bateaux de plaisance amarrés a une panne flottante au milieu des bassins. La "passerelle de la femme", flèche blanche tendue au dessus des eaux, signe la modernité. Derrière la belle façade unitaire du port, se dressent des tours, plus hautes les unes que les autres, surmontées de grues. Cet ensemble ultra moderne est planté sur une langue de terre, entre vieux port et costanera






Recoleta

C’est un peu le XVI ième arrondissement, quartier résidentiel huppé,  avec de grandes et belles artères, des institutions et des musées. Nous découvrons une librairie installée dans un théâtre réhabilité. Décor somptueux pour une collection de livres impressionnante. Les loges sont des salles de lecture, la scène un salon de thé, et les caisses sont dans le foyer, a l’entrée. Le quartier est surtout connu pour son cimetière, comme le Père Lachaise à Paris, en moins romantique. A part quelques alignements majestueux d’arbres, dame Nature est peu présente, seulement quelques fougères et mousses ont su coloniser les coins secrets. Y reposent les illustres personnages qui ont donnés leurs noms a toutes les rues des villes d’Argentine. Le tombeau d'Evita Perron, l’icone la plus populaire, est un lieu de pèlerinage continu. De minuscules allées circulent entre des rangées de caveaux alignés, ou l’on peut voir des cercueils en bois. Étrange ambiance que cette proximité avec les morts.



En sortant, nous descendons vers les grands boulevards qui s’enfoncent sans fin entre les grattes ciels de cette capitale immense et diffuse. Nous longeons une des artères embouteillées, peuplée de très belles tours de logements, jusqu’au MACBA (musée d’art contemporain de Buenos Aires). Grand hall et architecture de verre minimaliste. Les expositions qui confrontent les mouvements de la peinture latino-américaine ne sont pas si belles qu’à Cordoba mais un auto portrait de Frida Khalo, poignant, valait à lui seul la peine d’entrer. Les salles d’art contemporaines sont quant à elles fidèles à la froideur et à la mode actuelle. Les artistes d'aujourd'hui ne parviennent pas à questionner les observateurs que nous sommes.



En rentrant, une grande fleur en chrome, qui s’ouvre et se ferme avec le soleil, reflète des groupes de jeunes gens allongés dans l’herbe d’un parc, d’un quartier, d’une des villes du continent américain. Elle est comme un grand radar qui capte les échos des autres capitales culturelles, dont les voyageurs curieux sont les ondes circulant dans l’air du temps.



mercredi 8 avril 2009

Jardin zoologique



Alejo nous avait parlé d'un parc où les animaux vivaient dans leur biotope reconstitué, à voir absolument... Les biotopes en question s'avèrent être en béton, et la scénographie de ce zoo évoque plus l'univers carcéral que le milieu de vie originel des espèces. 
Nous prenons toutefois plaisir à parcourir les allées de forme organiques comme dans les parc anglais du XIX, à l'ombre des beaux arbres. Mais nous sommes un peu honteux de faire partis de ces hommes qui enferment les animaux pour en promouvoir la cause. Car je sais que les sacrifiés sont les ambassadeurs de tous leurs frères libres. Et sans les zoos, la cause animale n'existerait pas pour les urbains.  
J'ignore si les groupes de visiteurs qui courent de cage en cage en hurlant, prennent bien la mesure de leur responsabilité envers la vie sauvage. Le paroxysme de notre culpabilité est atteint lorsque nous croisons le regard des grands primates. Les chimpanzés et les orangs outans nous toisent, impassibles, et nous jugent comme une masse informe qui se renouvelle tous les jours, derrière leurs barreaux. 
Blasés, ils ne regardent pas les individus mais l'humanité que nous sommes, et nous voient comme leurs bourreaux. La vérité de ce rapport se lit dans leurs yeux: nous nous trouvons mal à l'aise dans ce face à face;eux, non. Ils dénoncent de tout leur être cette injustice. Ils nous méprisent. On ne sait plus qui regarde l'autre dans a cage. Le vieil orang outan se lève, d'un geste vif et précis, balance en l'air un trognon de pomme qui retombe entre les visiteurs, de l'autre côté du grillage. "C'est moi qui vous lance des cacahuètes", veut-il dire. Je m'en vais, ne supportant plus de jouer le rôle pathétique des humains émerveillés et touchés par tant de ressemblance. 
Les reptiles immobiles, les fauves endormis, les oiseaux prisonniers, les singes fous, tous les autres sont plus faciles à regarder. Ils semblent avoir perdus leur raison d'animaux pour une attitude résignée, lobotomisée, reformatée aux dimensions de leurs cellules. Les éléphants se balancent, les ours tournent, les hippopotames baillent... 
A l'heure de l'apéro, cette jungle semble reprendre un peu de vie. Comme au crépuscule dans tous les coins de la Terre, chacun hurle, siffle, grogne et s'agite; mais c'est aussi l'heure de la gamelle que les soigneurs distribuent. Tout ce petit monde est conditionné, réglé comme les petits vieux des maisons de retraite. 



dimanche 5 avril 2009

La Boca

Pour se rendre dans ce quartier, proche de San Telmo, nous partons a pied, par dessous l'autoroute. De l'autre cote, commencent les rues plus sales, plus defoncees. Les immeubles aussi sont vetustes et les voitures deglingees. C'est comme si une partie de Marseille, la plus populaire, s'etait accrochee a Paris, de l'autre cote du peripherique. La Boca, c'est le quartier des pauvres, ceux qui subissent les crises et les echecs economiques de l'Argentine en panne. L'art de le debrouille est devenu ici la seule facon de s'en sortir, car meme les services publics de l'eau et de l'electricite sont deficients. Si bien que l'on voit partout les rustines, les rapiecages, les bricolages que la population s'ingenie a trouver pour donner a son quotidien un semblant de confort.
Cette culture de l'autoconstruction a donne forme a une style d'habitation aujourd'hui remarquable: des blocs entiers de maisons de tole et de bois etaient peints avec les restes de peinture des chantiers navals. L'esthetisation de cet art populaire est aujourd'hui pousse a l'extreme et le coeur du quartier est devenu une attraction touristique. Le style canaille des immigrants italiens et espagnols, inventeurs du tango, est egalement vendu comme fond de commerce.
Le port est bien morne, abandonne par l'industrie navale dont ne reste plus que la pollution au fond des bassins. Le pont transbordeur qui s'eleve devant les HLM est toujours la, fonctionnant peut etre encore. Green Peace y a accroche une banderole denoncant les pratiques polluantes qui continuent de souiller les rivieres.
La Boca est aussi le berceau de l'equipe de foot des Boca Junior, celebre pour avoir ete le club de la figure nationale Diego Maradona. L'epicentre du culte et leur cathedrale: le stade de La Bombonera. On ne peut visiter l'Argentine sans avoir vecu la ferveur que porte les argentins pour le "futbol". Alors un matin, on se leve tot avec Greg pour acheter quatre places pour le prochain match dans trois jours.
Le jour J, on arrive assez tot dans le quartier ou regne aux abords du stade une fievre agitee. Des colonnes de supporters convergent vers l'arene. Des dizaines de flics et volontaires du staff gerent ces flux de foule qui inondent les rues, barrees quand on approche un peu plus. Partout, des vendeurs de drapeaux agitent les couleurs de l'equipe en gueulant.
On arrive au point de controle et nous voila a gravir les escaliers de beton jaune. Dans le vacarne de l'excitation qui commence a monter, nous debouchons enfin dans le stade. Du haut des gradins populaires, l'arene jaune et bleue qui entoure la pelouse nous apparait comme un grand gouffre a la gloire de l'equipe. Et ce sont les joueurs adverses que l'on va precipiter comme des sacrifies, dans la gorge du montre populaire que forme, comme un seul etre, la foule hypnotisee des supporters. Ce soir, ce sont les Guaranis du Paraguay qui s'affrontent aux terribles Bocas.
Debouts, serres comme des sardines, on assiste au massacre 3-1, sous les cris et les chants de plus en plus enthousiastes de la foule en delire. Beau "futbol", mais peu fair play. La technique argentine est tres agressive, loin de la danse joyeuse que pratiquent leurs voisins bresiliens. A la sortie, la masse humaine nous refoule dans les rues et l'on s'en retourne en chantant vers notre calme San Telmo.

La peinture des cargos restee au port




Port fantome de La Boca 


Denoncez les pollueurs en appelant ce numero


La "Bombonera" est comme une soucoupe volante posee sur le quartier

samedi 4 avril 2009

Centro politico

C'est ici que le mot capitale prend son sens. De larges avenues, bordees jusqu'au ciel d'importants buildings, convergent en patte d'oie et debouchent sur un vaste espace central. On y trouve un etonnant ensemble de constructions jesuites, petite pomme blanchie de chaux au milieu du verre fume des banquiers. Derriere les murs, des palmiers et des cypres sortent leur tete interloquee, ne comprenant toujours pas comment la foret de beton a pu couvrir si rapidement les prairies de l'avant poste missionnaire.
Le grand vide est bien devenu une pelouse, mais decoupee en parterre pour donner a la place une allure classique. Les grands phoenixs veillent a chaque angle sur les lignes de platanes. Et les touristes, jouant avec les pigeons, prennent des photos et achetent des souvenirs.
Dans l'axe principal, le palais presidentiel est un chef d'oeuvre, dans le style palais presidentiel...peint en rose pour l'originalite. C'est sur cette place que l'on sent vibrer l'actualite politique et historique, voire comemorative du pays. Les veuves des disparus de la guerre sale, les veterans des Malouines manifestent chaque semaine sous le regard des grands sieges sociaux de pierre qui se lavent les mains de ces remous insiginifiants.
Nous laissons ce concert de contrastes autant sociaux qu'architecturaux pour la rue commercante, qui met tout le monde d'accord. L'avenida Florida est l'artere pietonne qui concentre les grands magasins, les boutiques et la foule du samedi. Nous voila pris dans ce flot, qui rebondit de vitrine en vitrine. Le torrent de consommation nous crache finalement dans les jardins plus calmes du parc de la place San Martin. Charles Thay, le paysagiste francais de l'epoque, est passe par la. La preuve, on retrouve ses Ficus favoris de cinquante metres de large, ses allees sinueuses aux allures du parc de la Tete d'Or et son belvedere. Les gens se prennent ici en photo devant le terminal des containers qui s'etale derriere, dans la fenetre des hautes immeubles. 

Artere La Florida


La diagonale



La pomme jesuite

vendredi 3 avril 2009

BUENOS AIRES, San Telmo

C'est notre quartier. Géographiquement, il fait la jonction entre le centre, froid, et la Boca, tres chaude. A l'est, le nouveau quartier de Puerto Madero, et a l'ouest, l'avenue 9 de Julio; tellement large que de l'autre cote commence une autre ville. Notre quartier nous convient a merveille. Il melange la vie populaire des habitants, et une activite culturelle tres vivante, qui attire une population bobo et touristique. On retrouve avec bonheur notre XX ieme arrondissement, a la sauce latino, agremente de quelques rues de Montmartre. C'est surtout en ce dimanche que l'on saisit l'ame de ces rues, durant la feria artisanale. Sur des quadras entiers, entre la Plaza Dorrego et l'avenue Belgrano, des dizaines et des dizaines de stands bordent les rues. Des musiciens, des jongleurs, des mimes, et bien sur, du tango, animent le pave. Toutes les boutiques sont ouvertes, et tous les restaurants sont complets. Une foule compacte inonde les allees du vieux marche et la brocante installee sur la placette, coeur de l'animation. Tout autour, des peintres exposent leurs toiles dans les rues adjacentes. C'est la que nous avions pris l'apero avec deux bretons la veille, sans savoir que nous etions dans le quartier le plus boheme de la ville. La specialite, ici, c'est la brocante. Dans toutes les rues, des boutiques se specialisent, dans la vente d'affiches ici, de mobilier la, de vieilles fringues, d'instruments de musique, d'artisanat et toutes autres vieilleries. Tout ce bric a brac accumule illustre a merveille l'image de la belle epoque qu'evoque le nom de Buenos Aires dans la memoire collective des Europeens. Pourtant, le quartier est bien au gout du jour, en atteste le design petillant des devantures. Mais nous preferons le charme suranne du cafe Le Federal a l'angle, en face de notre hostel. On y passera nos matinees a chercher l'inspiration accompagne d'un cafe con leche. C'est aussi la que l'on brunch, dejeune ou dine avec nos amis Greg et Emilie, quand la cuisine de l'hostel est trop pleine de gringos. Apres nos marches urbaines intenses, on revient toujours a San Telmo. Une librairie, un disquaire, un fripier, nous n'en finissons pas de decouvrir notre quartier. Et quand le soir arrive, c'est un bar qui nous accueille, La Poesia, ou une table en terrasse au vieux marche, ou encore et toujours notre Federal, avec nos inseparables compagnons.

Le Federal




Le marché couvert





La feria





Buenos Aires, loin de la solitude des gauchos


jeudi 2 avril 2009

Rio De La Plata

A quatre heures du matin, nous quittons la rive Uruguayenne du Rio De La Plata avec le ferry pour une traversee du plus large fleuve du monde. Trois heures de navigation, dont la derniere passee a regarder Buenos Aires s'approcher lentement. Dans notre dos, le soleil se leve, incendiant le ciel d'un rouge ireel. La ville sous la pluie est aureolee d'un arc en ciel au grand complet, comme un immense portail de bienvenue. Buenos Aires...